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Le long du quai Duguay-Trouin, la gaieté règne sur le pont du Bora Bora, splendide caïque long de 29 mètres, à bord duquel ont embarqué huit jeunes, âgés de 13 à 17 ans. À bord depuis mercredi, ils mettront les voiles lundi pour Brest, trois semaines de navigation et pour être « les yeux et les oreilles » de ceux qui sont encore dans leurs chambres d'hôpital.
Matelots pour la vie
« Nous avons 35 services pédiatriques qui nous suivent », explique Flore Lévèque, la « responsable de l'expé ». « Nous organisons des jeux d'énigmes en interaction avec le bateau et des concours de photos et de dessins ». Pour cette bénévole de l'association Matelots pour la vie, cette « expé » sera la septième. La conclusion d'un an de travail et de préparation, au service de ces jeunes, tous en rémission de maladie grave. « Ils savent ce que c'est de rester l'été dans leur chambre ». Jean-Yves Chaume, médecin des courses au large, est un des fondateurs de l'association. Il est l'encadrant médical. Un interne a pris aussi place à bord.
À partir du 14 juillet et pour trois jours, le Bora Bora, magnifique caïque gréé en ketch aurique et long de 29,30 mètres, sera à quai au port d'Armor. Armé par l'association Les matelots de la vie, il embarque des enfants parvenus à guérir d'une longue maladie, après une hospitalisation. Une belle aventure pour ces jeunes qui, lorsqu'ils sont en mer, transmettent aux enfants hospitalisés des images et des informations sur leur traversée. De nombreux hôpitaux sont associés à cette aventure. Visites du bateau possibles sur place. (Photo DR)
Jeudi matin, sur le ponton E, deux jeunes filles attendent le feu vert du capitaine du War an Doma pour embarquer à bord. Aujourd'hui, pas question de faire une balade ou d'aller pêcher. Il s'agit de tout autre chose. Chloé, âgée de 16 ans, et sa cousine Jade vont à la rencontre du Bora Bora, qui fait escale à Paimpol jusqu'à mardi.
À bord du magnifique voilier, huit jeunes Matelots de la Vie, qui sont guéris ou en rémission d'une grave maladie. Ils effectuent un voyage de trois semaines, qu'ils partagent, via le Net, avec d'autres enfants malades. Si Chloé a tenu à être là, c'est qu'il y a deux ans, elle a vécu une telle aventure, sur le Patriac'h, en Méditerranée. Cheveux châtains, yeux bruns, elle est émue au moment de monter à bord. Et bien plus encore, quand on aperçoit le voilier aux abords des Calemarguiers, dans la baie. Les souvenirs reviennent. Et elle se confie simplement, répondant à nos questions.
Que faisais-tu à bord et qu'est-ce que cela t'a apporté ?
On a appris à vivre sur le bateau. On faisait tout. On a participé aux manoeuvres, fait la cuisine, la vaisselle. Le soir, on écrivait les carnets de bord. Les enfants hospitalisés peuvent suivre ce qui se passe à bord. On leur raconte ce qu'on fait et nos émotions. J'ai découvert la vie sur l'eau et avec les autres, le partage de tout, l'amitié. C'est beaucoup.
Alors que les Pas tristes s'apprêtent à remonter sur les planches les 12, 13 et 14 mars, une délégation de la troupe a rencontré l'association les Matelots de la vie sur le Bora Bora, un splendide voilier, pour leur remettre un chèque de 1.000 EUR, recette de leurs représentations de l'hiver dernier. « Deux associations bien complémentaires et engagées puisque celle des Pas tristes joue par plaisir pour les autres et celle des Matelots de la vie embarque des enfants malades pour des expéditions », précise la présidente, Maud Riou.
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